Nous aspirons toutes et tous à des relations humaines bienveillantes, essentielles pour notre qualité de vie. Il s’agit d’un fondement indispensable à la santé. Mais bien souvent, à cause de nos craintes respectives que nous projetons sur l’autre, la suspicion et la méfiance viennent s’immiscer dans la relation. Un cercle vicieux s’installe alors, où chacun va essayer de contrôler l’autre. C’est ce que nombre de nos patients nous disent déplorer vivre dans leur entreprise ou avec l’administration. Alors que les choses fonctionnaient bien, chacun se met à contrôler ce que fait l’autre et doit lui prouver à tous les instants en retour qu’il travaille bien, voire qu’il ne fraude pas. Cela fait perdre à tous un temps démesuré, instaure un climat délétère et génère des coûts énormes. On aboutit à des situations aberrantes où des postes finissent par être affectés uniquement à la vérification du travail des autres. Puis, il faut contrôler le contrôleur. Et comme ce sont nos propres peurs que l’on tente ainsi de maîtriser chez autrui, plutôt qu’en soi où elles sont, cela ne peut qu’être vain. Une relation bienfaisante nécessite de laisser l’autre assumer ses responsabilités ; elle ne peut aller de pair avec la contrainte. De plus, elle ne peut pas se mesurer (et donc se contrôler) quantitativement dans une logique comptable, mais uniquement qualitativement.
Dans notre domaine qui est celui de la relation de soins entre médecin et patient, cette problématique s’exprime notamment par des assurances maladies qui mettent de plus en plus de pression pour exercer un contrôle tant sur les assurés que sur les médecins. Cela impacte négativement la relation de soins entre les patients et leurs médecins, notamment en opérant un glissement d'une relation humaine, qui pour être thérapeutique demande du temps, vers une relation financière.
Les assurances maladies décident ainsi de plus en plus, sur la base de considérations souvent monétaires qui sont les leurs, des modalités de la relation de soins, spécialement en poussant à restreindre le temps de consultation, au détriment du patient et de la qualité du travail du médecin. Ce dernier passe ainsi de plus en plus de temps à effectuer des démarches administratives, notamment à facturer, puis justifier sa facturation, pour essayer que son patient obtienne un remboursement de son assurance, sans toujours y parvenir. Ce temps est doublement perdu. En effet, non seulement le médecin passe moins de temps auprès des patients, mais en plus, devant constamment garder à l’esprit comment il pourra justifier ce qu’il est en train de faire auprès de l’assurance dans une logique financière, qui n’est pas celle du soin qu’il effectue, il est moins disponible mentalement pour la thérapie.
La relation de soin, qui devrait être centrée sur l’intérêt du patient, devient ainsi parasitée par des intérêts économiques, notamment des assurances. Les patients financent pourtant toujours directement de leur poche 22% des prestations de soins, soit 2'200.- CHF par année en moyenne qui ne leur sont pas remboursés (1). Et c’est bien sûr eux aussi qui financent indirectement le reste (36% primes Lamal, 23% impôts, …) (1). Pour ce qui est des assurances maladies complémentaires, 29% de la population qui y est affiliée (2), paye en moyenne 4’200.- CHF de prime par an, pour recevoir en moyenne 2'320.- CHF de remboursement, soit une marge brute pour les assurances complémentaires de 45% ou 1'880.- CHF/an (3), sans compter les bénéfices sur placements. Notre collectivité locale, sur le principe des circuits courts, permet de se départir des inconvénients et des coûts des intermédiaires.
La hausse des primes de l’assurance de base, supérieure à l’inflation, donne faussement l’impression d’une augmentation du revenu des médecins. La réalité est que depuis l’introduction du Tarmed en 2004, les revenus pour la même prestation médicale ont baissé de 4.3% (4), alors même que l’inflation s’est établie à 9.5% (5) (à fin 2022). Concrètement, cela veut dire que la même prestation rapporte 26% de moins début 2023 qu’en 2004 (6). Un cabinet médical doit comme toute entreprise assurer son équilibre financier pour perdurer et continuer de fournir des prestations de qualité. Avec le financement par la LAMal, le seul moyen est de faire en 45 minutes aujourd’hui, ce que l’on faisait en 1 heure en 2004. Les besoins d’un être humain n’ayant pas changé fondamentalement en 20 ans, la qualité des soins non techniques est forcément tirée vers le bas (7). Cette baisse du tarif peut être compensée, en tout cas en partie, dans les spécialités médicales techniques, du fait de la baisse des coûts technologiques (analyses de laboratoire, appareils de radiologie, …) et la possibilité d’augmenter le nombre de ces prestations (généralement de manière justifiée en lien avec les progrès de la médecine) sans accroître pour autant son temps de travail. Mais quand, comme en médecine générale, la grande majorité de son chiffre d’affaire vient de temps de consultation, cette compensation n’est pas possible.
Pourquoi changer de système et augmenter ma part de financement direct (non remboursé) ou auto-financement, alors que je suis actuellement satisfait de la qualité des prestations de mon médecin ? Les spécificités de nos parcours personnels, formations et de notre structure amènent une plus-value que nous sommes heureux de vous montrer sur notre site et surtout en consultation. Cette plus-value a un prix qui a pu être financé jusqu'ici par la LAMal. Mais nous constatons malheureusement qu'il est de plus en plus difficile, avec des tarifs à la baisse et l'inflation, de continuer à faire évoluer notre structure afin d'être à même de pouvoir assurer la haute qualité de soins que nous avons à cœur de continuer à vous proposer (8). Une fois que la qualité s'est détériorée, il est souvent impossible de la retrouver. On le constate déjà dans nombre de services hospitaliers ou EMS où la dégradation des conditions fait qu'il n'est plus possible de retrouver du personnel de qualité d'accord d'y revenir, même dans le cas où des budgets sont finalement débloqués (ce qui n’est en plus presque jamais faisable, car il est très difficile de dégager des financements avec une entreprise qui fonctionne mal). Il s'agit donc de prendre des mesures en amont, quand la qualité et les ressources sont encore là. Augmenter la part d'auto-financement, c'est reprendre la main en tant que partenaires médecin-patient sur l'évolution des coûts, et éviter les frais administratifs qui augmentent encore plus vite que les primes (8), alors que les tarifs des cabinets eux baissent. Ainsi, c'est certes parfois pour certains payer à court terme un peu plus de frais directs non remboursés pour le prix de retrouver de la liberté et de la maîtrise dans ses soins, mais aussi permettre des économies, surtout à moyen et long terme, et ainsi pérenniser la qualité. Il faut relever que pour nombre de patients ayant une franchise élevée, ces coûts ne sont de toute façon pas remboursés, alors autant opter pour le tarif à payer le plus économique déjà à court terme !
En effet, le fonctionnement et le financement innovants de notre collectivité permettent des optimisations et des économies. Cela génère les ressources pour continuer à proposer et développer des soins de haute qualité pour vous. Ceci avec un tarif plus bas qu’il y a 10 ans ! En effet, nous relevons le défi de continuer à vous proposer un tarif compétitif avec le Tarmed, c’est-à-dire moins cher selon les cas (cf. détail en note (11) ci-dessous), alors même que ce dernier a baissé de 2.1% en 10 ans, tandis que l’inflation augmentait de 5.8% (1.2014-8.2023), ne permettant plus un financement à même d’assurer la pérennité de la qualité des soins.
Il est facile de critiquer le système. Ce dernier résulte de ce que chacun fait à son niveau. Si on attend tous que cela change d’abord, avant de faire des propositions et de s’engager, nous ne donnons aucune chance à notre société de s’améliorer. Nous souhaitons ainsi nous associer, nous cabinet de médecine de famille, avec vous patients, pour proposer autre chose, et montrer ensemble par l’exemple qu’il est possible de sortir de ce climat de suspicion et du carcan administratif, de plus en plus délétères, chronophages et coûteux tant humainement que financièrement.
Dans notre domaine qui est celui de la relation de soins entre médecin et patient, cette problématique s’exprime notamment par des assurances maladies qui mettent de plus en plus de pression pour exercer un contrôle tant sur les assurés que sur les médecins. Cela impacte négativement la relation de soins entre les patients et leurs médecins, notamment en opérant un glissement d'une relation humaine, qui pour être thérapeutique demande du temps, vers une relation financière.
Les assurances maladies décident ainsi de plus en plus, sur la base de considérations souvent monétaires qui sont les leurs, des modalités de la relation de soins, spécialement en poussant à restreindre le temps de consultation, au détriment du patient et de la qualité du travail du médecin. Ce dernier passe ainsi de plus en plus de temps à effectuer des démarches administratives, notamment à facturer, puis justifier sa facturation, pour essayer que son patient obtienne un remboursement de son assurance, sans toujours y parvenir. Ce temps est doublement perdu. En effet, non seulement le médecin passe moins de temps auprès des patients, mais en plus, devant constamment garder à l’esprit comment il pourra justifier ce qu’il est en train de faire auprès de l’assurance dans une logique financière, qui n’est pas celle du soin qu’il effectue, il est moins disponible mentalement pour la thérapie.
La relation de soin, qui devrait être centrée sur l’intérêt du patient, devient ainsi parasitée par des intérêts économiques, notamment des assurances. Les patients financent pourtant toujours directement de leur poche 22% des prestations de soins, soit 2'200.- CHF par année en moyenne qui ne leur sont pas remboursés (1). Et c’est bien sûr eux aussi qui financent indirectement le reste (36% primes Lamal, 23% impôts, …) (1). Pour ce qui est des assurances maladies complémentaires, 29% de la population qui y est affiliée (2), paye en moyenne 4’200.- CHF de prime par an, pour recevoir en moyenne 2'320.- CHF de remboursement, soit une marge brute pour les assurances complémentaires de 45% ou 1'880.- CHF/an (3), sans compter les bénéfices sur placements. Notre collectivité locale, sur le principe des circuits courts, permet de se départir des inconvénients et des coûts des intermédiaires.
La hausse des primes de l’assurance de base, supérieure à l’inflation, donne faussement l’impression d’une augmentation du revenu des médecins. La réalité est que depuis l’introduction du Tarmed en 2004, les revenus pour la même prestation médicale ont baissé de 4.3% (4), alors même que l’inflation s’est établie à 9.5% (5) (à fin 2022). Concrètement, cela veut dire que la même prestation rapporte 26% de moins début 2023 qu’en 2004 (6). Un cabinet médical doit comme toute entreprise assurer son équilibre financier pour perdurer et continuer de fournir des prestations de qualité. Avec le financement par la LAMal, le seul moyen est de faire en 45 minutes aujourd’hui, ce que l’on faisait en 1 heure en 2004. Les besoins d’un être humain n’ayant pas changé fondamentalement en 20 ans, la qualité des soins non techniques est forcément tirée vers le bas (7). Cette baisse du tarif peut être compensée, en tout cas en partie, dans les spécialités médicales techniques, du fait de la baisse des coûts technologiques (analyses de laboratoire, appareils de radiologie, …) et la possibilité d’augmenter le nombre de ces prestations (généralement de manière justifiée en lien avec les progrès de la médecine) sans accroître pour autant son temps de travail. Mais quand, comme en médecine générale, la grande majorité de son chiffre d’affaire vient de temps de consultation, cette compensation n’est pas possible.
Pourquoi changer de système et augmenter ma part de financement direct (non remboursé) ou auto-financement, alors que je suis actuellement satisfait de la qualité des prestations de mon médecin ? Les spécificités de nos parcours personnels, formations et de notre structure amènent une plus-value que nous sommes heureux de vous montrer sur notre site et surtout en consultation. Cette plus-value a un prix qui a pu être financé jusqu'ici par la LAMal. Mais nous constatons malheureusement qu'il est de plus en plus difficile, avec des tarifs à la baisse et l'inflation, de continuer à faire évoluer notre structure afin d'être à même de pouvoir assurer la haute qualité de soins que nous avons à cœur de continuer à vous proposer (8). Une fois que la qualité s'est détériorée, il est souvent impossible de la retrouver. On le constate déjà dans nombre de services hospitaliers ou EMS où la dégradation des conditions fait qu'il n'est plus possible de retrouver du personnel de qualité d'accord d'y revenir, même dans le cas où des budgets sont finalement débloqués (ce qui n’est en plus presque jamais faisable, car il est très difficile de dégager des financements avec une entreprise qui fonctionne mal). Il s'agit donc de prendre des mesures en amont, quand la qualité et les ressources sont encore là. Augmenter la part d'auto-financement, c'est reprendre la main en tant que partenaires médecin-patient sur l'évolution des coûts, et éviter les frais administratifs qui augmentent encore plus vite que les primes (8), alors que les tarifs des cabinets eux baissent. Ainsi, c'est certes parfois pour certains payer à court terme un peu plus de frais directs non remboursés pour le prix de retrouver de la liberté et de la maîtrise dans ses soins, mais aussi permettre des économies, surtout à moyen et long terme, et ainsi pérenniser la qualité. Il faut relever que pour nombre de patients ayant une franchise élevée, ces coûts ne sont de toute façon pas remboursés, alors autant opter pour le tarif à payer le plus économique déjà à court terme !
En effet, le fonctionnement et le financement innovants de notre collectivité permettent des optimisations et des économies. Cela génère les ressources pour continuer à proposer et développer des soins de haute qualité pour vous. Ceci avec un tarif plus bas qu’il y a 10 ans ! En effet, nous relevons le défi de continuer à vous proposer un tarif compétitif avec le Tarmed, c’est-à-dire moins cher selon les cas (cf. détail en note (11) ci-dessous), alors même que ce dernier a baissé de 2.1% en 10 ans, tandis que l’inflation augmentait de 5.8% (1.2014-8.2023), ne permettant plus un financement à même d’assurer la pérennité de la qualité des soins.
Il est facile de critiquer le système. Ce dernier résulte de ce que chacun fait à son niveau. Si on attend tous que cela change d’abord, avant de faire des propositions et de s’engager, nous ne donnons aucune chance à notre société de s’améliorer. Nous souhaitons ainsi nous associer, nous cabinet de médecine de famille, avec vous patients, pour proposer autre chose, et montrer ensemble par l’exemple qu’il est possible de sortir de ce climat de suspicion et du carcan administratif, de plus en plus délétères, chronophages et coûteux tant humainement que financièrement.
Notes et sources
- OFS : https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/sante/cout-financement.assetdetail.24468753.html
- obsan_bulletin_2021-02_f.pdf (admin.ch)
- 20230907-versicherungsmarktbericht-2022.pdf (finma.ch) 29% de la population Suisse de 8.7 mio affiliée à une assurance complémentaire = 2.52 mio de personnes qui ont payé 10.6 mia de CHF de primes brutes, soit 4'199.- CHF par personne et par an. Les paiements pour cas d’assurance se sont montés à 5.8 mia de CHF, soit 2'317.- CHF par personne et par an. Ce chiffre se recoupe avec celui de la source 1. où les assurances complémentaires ont payé 54.- CHF par mois en moyenne pour toute la population, soit 54CHF x 12mois x 8.7mio de personnes = 5.6 mia de CHF.
- La valeur du point est passée de 98 centimes en 2004, à 94 ct dès 2023 sur Vaud ; elle était de 96 ct en 2017. Vers une hausse compensatoire de la valeur du point en 2024 ? | DOC | Le rendez-vous des médecins vaudois (svmed.ch)
- OFS : IPC, indice total sur toutes les bases d'indice [TABLEAUX D'INDEXATION] - 1.6.1914-31.8.2023 | Tableau | Office fédéral de la statistique (admin.ch)
- En prenant un chiffre d’affaires de 300'000.- CHF/an, avec 50% charges, soit 150'000.- CHF de revenu annuel brut en 2004. En 2023 : revenu = 300'000 – 4.3% = 287'100 ; charges = 150'000 + 9.5% = 164'250 ; revenu = 287'100 – 164'250 = 122'850 - 9.5% d’inflation = 111'179 ; 111'179 / 150'000 = -26%
- Lire à ce sujet le très bon article, avec explications sur la loi de Baumol : Bulletin des médecins suisses - Comment évolue la charge des primes pour les ménages? (bullmed.ch)
- Depuis notre ouverture en 2017, nos tarifs ont baissé de -2.1% (source 4), l'inflation a augmenté à +7.3% (8.2023, source 5), les primes maladies de +11.4 %, (2023, sources 9 et 10). Les frais administratifs des assurances ont quant à eux, selon les chiffres de la dernière période disponible 2017-2021, augmentés de +15,7%, contre +5% pour les primes sur la même période (source 9).
- Statistique de l'assurance-maladie obligatoire (admin.ch), dernière version utilisée lors de la rédaction du présent texte : 2021
- Prime moyenne 2023 : 334.70.- CHF Assurance-maladie: la forte augmentation des coûts entraîne une hausse des primes en 2023 (admin.ch)
- Notre tarif horaire est de 225.- CHF/h une fois appliqués tous les avantages du forfait n°1 permis par les optimisations qu’offre le fonctionnement de notre collectivité (235.- CHF/h si on inclut les coûts de cotisation à la collectivité). Le tarif horaire Tarmed actuel en 2023 est de 250.82 CHF/h pour un médecin qui effectue des consultations aux 15 minutes, suivant les incitations à multiplier les courtes consultations ((55.83 Point Tarmed (PT) / 15 min + 10.88 PT de supplément par consultation) x 4 consultations de 15 min / heure x 0.94 CHF de valeur du PT = 250.82 CHF/h. Entre 2013 et 2017 ce tarif horaire Tarmed était de 256.17 CHF/h, avec une valeur du point qui était encore de 0.96 CHF. Le tarif horaire Tarmed peut monter à 428.97 CHF/h pour une urgence vue en 15 minutes ((55.83 PT + 10.88 PT de supplément par consultation + 45 PT pour consultation pressante) x 4 x 0.94 = 428.97 CHF/h. En 2014 le tarif horaire moyen Tarmed était de 245.72 CHF (basé sur le temps moyen de consultation de médecine générale soit 20 minutes (12) : (74.44 PT / 20 min + 10.88 PT de supplément par consultation) x 3 consultations de 20 min / heure x 0.96 CHF de valeur du PT = 245.72 CHF/h (240.60 CHF/h actuellement avec une VPT à 0.94)
- Volume des prestations : les faits sur les soins - Helsana